La Corriveau fait partie de l’imaginaire de tous les Québécois, quelle est sa véritable histoire ? (suite des publications des derniers jours)
Un intérêt se fait sentir pour récupérer l’objet dans la collection nationale. Mais n’entre pas dans la collection qui le veut. Il faut s’assurer que l’objet est bien celui qu’il prétend être; il faut l’authentifier.
En 2012, des démarches conjointes des Musées de la civilisation et de la Société d’histoire régionale de Lévis permettent d’emprunter la cage afin de l’expertiser. Trois rapports d’expertise sont alors commandés et tous convergent vers la même affirmation: il s’agit bel et bien de la cage qui a servi à exposer la dépouille de Marie-Josephte Corriveau.
LES EXPERTISES
1. Technique de forge et de fabrication
Un des rapports d’expertise porte sur les techniques de forge et la fabrication du gibet. Il conclut que les techniques de forge et de fabrication d’un tel objet concordent parfaitement avec les techniques en usages au 18e siècle. Ces reliques sont bien celles d’un gibet original, forgé entièrement de façon traditionnelle par un forgeron qui maitrisait très bien la technique de forge ainsi que celle de la fabrication d’un gibet.
2. Authentification de l’objet par des procédés chimiques
Un autre rapport d’expertise s’est préoccupé d’analyser les résidus de terre et de restes humains, ainsi que les produits de corrosion. Toutefois, elle n’a pas été très concluante puisqu’aucun résidu de terre ni d’ADN n’a été trouvé sur l’objet. On soupçonne que de multiples nettoyages ont dû être effectués sur la cage avant les expositions publiques de celle-ci. Du point de vue des produits de corrosion, il est possible de confirmer que l’objet a été enfoui pendant plusieurs décennies. Le produit de corrosion est assez homogène ce qui laisse croire que l’ensemble a été fabriqué en une fois, et qu’il n’y a pas eu d’autres interventions sur la structure de l’objet. Bref, cet artefact présente toutes les caractéristiques d’un long enfouissement, pouvant très bien remonter à la seconde moitié du 18e siècle.
3. Rapport historique
Un dernier rapport, historique cette fois, affirme de façon presque certaine que le gibet est bel et bien celui qu’il prétend être, d’abord pour l’objet lui-même car il est une pièce exceptionnelle et d’une grande rareté, et par sa traçabilité dans les archives.
Si vous souhaitez comprendre un peu mieux le processus qui a permis aux équipes de spécialistes d’authentifier l’objet, nous vous invitons à visionner la vidéo sur l’implication du Musée de la civilisation dans ce dossier à l’adresse suivante https://youtu.be/KoBvLt3ESZE.
En savoir plus sur l’exposition de la cage de Marie-Josephte Corriveau du 11 au 15 novembre: https://www.mcq.org/fr/activite?id=317131
Source : Le Musée de la civilisation de Québec